What’s happening this morning ? Rééquilibrer les temps d’occupation d’un lieu et d’un quartier

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Le séminaire Data Design a permis aux étudiants du Design Lab Ville Durable de se confronter à la donnée et à son rôle dans la conception d’espaces. Grâce à l’analyse, au croisement et à une visualisation innovante de ces données, les étudiants ont pu proposer différents services et optimiser ainsi l’occupation de l’espace. « L’intérêt de ce séminaire, au-delà du service utile qu’il propose, est d’acculturer les designers d’espace à la question de la donnée et de voir les potentiels en termes d’aménagements », souligne Hilda Zara. D’une part, cela permet de manier des outils d’exploration de la data et de comprendre que certains capteurs n’apportent finalement pas de renseignements utiles, mais cela permet également de comprendre l’utilité qu’il y a à croiser avec d’autres données d’ordre qualitatif pour créer un service adapté. Il s’agit ainsi de mettre en avant que la donnée captée n’a de sens que quand elle est contextualisée. Pour Florent Orsoni, « ce séminaire d’une semaine valide un certain nombre d’outils comme MIDIR, ou encore de nos outils d’exploration des données EDGE, développé par Quentin Le Roux, que nous souhaitons mettre à disposition des concepteurs d’espace.” Il permet également de sensibiliser à cette donnée (DATA) dont on entend parler partout, mais qui n’est pas toujours comprise. Ici, on explore et on comprend de l’intérieur.

Retours sur le projet « What’s happening this morning » par Paul Ramiara, Mathilde Riha, et Roman Sokolowsky, qui propose de rééquilibrer les temporalités d’occupation d’un lieu, voire d’un quartier.

Une analyse des temps d’occupation d’un bâtiment

Paul Ramiara, Mathilde Riha et Roman Sokolowsky ont relevé et analysé des données captées à la Plateforme Régionale d’Innovation, des capteurs ayant été préalablement positionnés à des points influents (entrée des salles, lieux d’arrêt, lieux de pause, etc.). Après une semaine de collecte de données quantitatives, les étudiants ont cherché à faire émerger des tendances. Ils ont remarqué que la période d’affluence marquant l’arrivée à la Plateforme Régionale d’Innovation s’étalait sur une temporalité très courte. En revanche, le moment où les personnes quittent le lieu s’effectue de façon plus longue et diffuse. Comment expliquer ces différences de temporalité ? Pour comprendre ces mécanismes, les étudiants ont mené des enquêtes auprès des usagers du lieu afin de mettre en lumière les activités pratiquées à domicile qui pourraient se dérouler dans le voisinage immédiat de la Plateforme Régionale d’Innovation. Ils sont donc partis d’une intuition basée sur des données quantitatives qu’ils ont pu affiner grâce à des observations et des études davantage qualitatives. Ils nous montrent ainsi que des données utilisées seules ne permettent pas d’embrasser une complexité, elles doivent donc se coupler d’une approche basée sur l’observation ou d’enquêtes sur le terrain.

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Exprimer le déséquilibre des temporalités d’occupation

Les étudiants ont cherché à exprimer ces déséquilibres dans les temporalités d’occupation. Différentes formes ont été explorées permettant ainsi de faire émerger des pattern.

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Le set de données utilisé étant très complexe, les étudiants ont choisi de se focaliser sur une représentation simple qui puisse permettre de faire ressortir tout de suite les différences d’occupation. Ils ont également souhaité faire apparaître de façon visuelle les résultats de leurs enquêtes auprès des usagers : ainsi, ils ont montré quel est le temps moyen passé à la maison entre le réveil et le départ, quelles activités sont pratiquées à la maison, ainsi que le temps de transport. Les étudiants ont donc pu faire ressortir grâce à ces représentations le temps passé à la maison consacré à pratiquer une activité qui pourrait être pratiquée aux alentours de la Plateforme Régionale d’Innovation.

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Rééquilibrer les temporalités d’occupation

Les étudiants ont ensuite proposé un service permettant de rééquilibrer les temporalités d’occupation. Ils se sont demandés pourquoi ce temps était plutôt passé à la maison que dans le quartier de la Plateforme Régionale d’Innovation. Est-ce dû à un manque de connaissance des activités et possibilités offertes dans le quartier ? Comment exploiter davantage ce temps de latence et révéler les activités du quartier ? Les étudiants ont imaginé une application intitulée « What’s happening this morning ? ». Fonctionnant sous la forme d’une sorte de réseau social collaboratif, cette application pourrait permettre aux usagers de découvrir les activités du quartier, mais aussi d’en proposer certaines. Les commerçants du quartier pourraient également profiter de cette application pour faire part d’offres commerciales ou promotionnelles en cours. Il s’agit donc de pouvoir partager les expériences qu’on pourrait avoir le matin au lieu d’être seul à la maison. Un des intérêts de ce projet réside dans le fait qu’il nous montre que l’instrumentation d’un lieu ne s’arrête pas au bâtiment en lui même mais peut également rejaillir sur une échelle plus large, celle du quartier, voire celle de la ville. D’autre part, un tel service pourrait également être envisagé dans le cadre de la décongestion des aires urbaines liée aux déplacements pendulaires.

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