Smart Mobility : un projet de Clément Breuille
mars 23, 2016 par Zélia DARNAULT
Clément Breuille, alumni de l’École de design Nantes Atlantique, promotion Matali Crasset, a exploré les potentialités offertes par les environnements connectés pour son Projet de Fin d’Etudes. Intitulé Smart Mobility, ce dernier propose une innovation dans l’offre de mobilité intelligente. Christine Vignaud, responsable pédagogique du Ville Durable Design Lab, apporte un éclairage sur ce projet.
» Le projet traite avant tout de la question des déplacements en milieu urbain comme celle d’une expérience personnelle, adaptée et contextuelle, allant du choix du mode de transport et du parcours, aux zones d’attentes elles-mêmes. De l’application numérique intuitive dialoguant avec l’environnement, à l’aménagement d’espaces physiques transformés en points multimodaux puissants capables d’envoyer des informations en temps réel sur tout ce qui se passe sur le réseau. Smart Mobility propose une expérience ubiquitaire.
L’application propose aux individus de répondre aux plus près de leurs choix et de leurs préférences à l’instant t : qu’ils soient pressés ou en retard pour se rendre au travail, touristes en découverte de la ville ou tout simplement qu’ils aient envie de prendre leur temps et de redécouvrir la ville. L’application calcule un trajet adapté à partir de données personnelles et environnementales permettant à l’utilisateur de se sentir libre dans ses déplacements et beaucoup moins contraint.
Le projet a évolué là où on ne l’attendait pas au départ. L’effet du numérique sur les aménagements des shelters (zones d’attentes) est apparu comme une évidence et il a fallu repenser intégralement ces espaces sans quoi le projet n’avait pas de sens.
L’espace s’est adapté à l’application par de nouvelles fonctions : désormais on peut voir en temps réel le déplacement du bus ou du tramway que l’on attend, mais on peut également y organiser la suite de son voyage ou recharger son smartphone. L’attente d’un bus ou d’un tramway ne se gère plus tout à fait de la même manière lorsque l’infrastructure est totalement numérique et certaines informations fixées dans le contexte n’ont plus aucun sens désormais.
La question posée est bien-sûr celle de la dématérialisation et donc de l’économie des ressources ce qui est évidemment fondamental lorsque l’on parle de ville durable. Mais ce qu’il est surtout important de noter à travers ce projet c’est que la ville durable doit aujourd’hui s’appuyer sur une infrastructure numérisée.
Jusqu’ici l’information a toujours été matérialisée sous la forme de grandes compositions urbaines et de grands axes permettant de structurer et rendre lisible la ville pour s’y retrouver. Aujourd’hui la ville intelligente n’a plus vraiment besoin de grandes percées pour que l’on s’y repère. On ne se perd plus dans la ville avec un smartphone, ou totalement volontairement.
Les liens entre l’ordre spatial et l’ordre de l’information tendant à se réduire, il y a de nouveaux modes de composition et d’objets à inventer et un design urbain à repenser. »