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design-histoires

L’École de design Nantes Atlantique 30 ans d’histoire (3)

3 – L’École de design Nantes Atlantique sur l’Ile de Nantes en 2022 : une décennie consacrant le design comme discipline majeure de recherche et d’innovation au sein des industries créatives

Ce texte fait suite aux publications suivantes :

1 – http://blogs.lecolededesign.com/designethistoires/2019/04/11/lecole-de-design-nantes-atlantique-30-ans-dhistoire-1/

2 – http://blogs.lecolededesign.com/designethistoires/2019/05/02/lecole-de-design-nantes-atlantique-30-ans-dhistoire-2/

3.1 Des options majeures aux Design Labs

3.1.1 L’étape pionnière des OM 

En 2009 un groupe de travail reprenait le principe de l’Atelier du projet mentionné dans le précédent chapitre. Il s’agissait de réunir les principaux acteurs de la pédagogie, avec le service entreprise pour restructurer les enseignements en second cycle. Cela supposait aussi d’organiser une transition entre une formation qui s’était élaborée autour du design industriel et du design numérique, et de nouveaux programmes basés sur une coopération des métiers du design autour de thématiques sociétales, environnementales et économiques.

Beaucoup de questions se sont posées aux équipes pédagogiques. Les  étudiants étaient-ils suffisamment autonomes et avaient-ils suffisamment de compétences techniques à la fin de leur 3èmeannée pour ne pas se perdre sur des enseignements ouverts en second cycle à toutes les formations des métiers du design enseignés en 1ercycle[1]. Comment maintenir une cohérence pédagogique entre différents masters menant au même diplôme de designer ? Les comptes rendus mensuels des réunions de travail témoignent de toutes ces interrogations. Ils témoignent aussi d’une tension, entre les aspects opérationnels à court terme des actions à mener et ces démarches ambitieuses de refonte autour d’un axe recherche-formation-entreprise qui devait permettre de développer des partenariats avec des entreprises sur le long terme et d’ouvrir de nouvelles pistes de partenariats académiques. La réflexion menée depuis plusieurs années sur la place des enseignements théoriques en pédagogie par le projet devenait d’autant plus cruciale que de nouveaux contenus étaient à élaborer pour ces nouveaux programmes.

Les mutations en cours ont aussi conduit à une refonte de l’encadrement. Fin 2010, Stéphane Gouret prenait la responsabilité du 1ercycle, me permettant de resserrer mes missions sur la nouvelle programmation de second cycle, Nathalie Ciprian assurait la coordination entre les différentes options majeures et un nouveau directeur du CFA allait bientôt être nommé[2]. Jean-Patrick Péché mettait en place l’option en Nouvelles pratiques alimentaires avec Céline Gallen, enseignant chercheur en marketing à l’Université de Nantes et David Morin Ulmann, chercheur en sciences humaines et sociales, avec un positionnement qui associait le design, l’anthropologie et le marketing sur l’ensemble de la chaîne alimentaire. Catherine Bouvard également enseignante en BTS design d’espace, prenait la direction de l’option Mutations du cadre bâti avec Isabelle Faure qui enseignait la philosophie et avait une pratique de consultante sur des projets architecturaux. Cette option s’est rapidement positionnée sur le design for allou inclusive design. L’option Interfaces tangibles était dirigée par Thierry Lehmann, designer produit et Thierry Mellerin, designer d’interactivité avec des recherches autour de modalités d’interaction intuitives interrogeant l’approche sensible de l’objet par rapport à l’interface numérique. Yann Le Guennec associé comme Thierry Lehmann et Thierry Mellerin à l’équipe pionnière du design numérique, prenait en charge l’option Réalité virtuelle. Des recherches en Réalité virtuelle sur un outil d’aide à la conception en espace restreint, avait commencé avec le pôle de compétitivité EMC2 dès 2006. Celles-ci avaient abouti au projet VR4D, outil de création et conception 3D en temps réel présenté à Laval Virtual en avril 2010[3] .

1ère version du projet VR4D à Laval virtual Outil d’aide à la création d’espaces restreints favorisant le travail collaboratif

Ce qui avait été développé dans un cadre de partenariat par le Service Entreprise devenait une formation à part entière.

Le designer Ben Walker prenait la direction d’une option intitulée Innovation Responsable, axée plus spécifiquement sur les problématiques d’éco-design et de développement durable[4]. Assisté d’Elyssa Sfar, spécialisée en conduite de projet, ils sont aussi les premiers encadrants d’une option enseignée en anglais, avant que les autres options soient également dédoublées en français et anglais dans les années suivantes. Cette décision relevait de la stratégie internationale de l’école, conjointement à la création d’un semestre d’intégration d’étudiants étrangers[5]qui devaient ensuite rejoindre au deuxième semestre une des options de leur choix. Le programme en Nouvelles Mobilités dirigée par Christian van Oost portait plus spécifiquement sur la conception de nouveaux modes de déplacement et de services, dans un contexte urbain engorgé par la pollution automobile. L’option interculturalité en Chine, dirigée par Frédéric Bonnin[6]a été doublée par un programme interculturalité en Inde à partir de la rentrée 2011 dirigé par Violaine Buet[7]. En 2011 s’ouvrait également une option en apprentissage, design et innovation (MDI)[8]sous la direction de Jean-Yves Chevalier[9].

Workshop avril 2010 à Qingdao (Chine), en partenariat avec l’entreprise Haier (électro-ménager) associant des étudiants français et chinois, sous la direction de F. Bonnin
Workshop avril 2010 à Qingdao (Chine), en partenariat avec l’entreprise Haier (électro-ménager) associant des étudiants français et chinois, sous la direction de F. Bonnin
Christian Guellerin, directeur de L’École et Geetha Narayanan, fondatrice et directrice de Srishti School of Art Design and Technology Signature du partenariat 14 janvier 2011
Christian Guellerin, directeur de L’École et Geetha Narayanan, fondatrice et directrice de Srishti School of Art Design and Technology
Signature du partenariat 14 janvier 2011
1ère promo à Bangalore avec Luc Montessinos et Jocelyne Le Boeuf
Renouvellement de l’accord de partenariat avec l’Université de Shanghai Yang Jian Ping, vice-doyen de la faculté des Beaux-Arts de l’Université de Shanghai et Michel Michenko, président de L’École - 14/09/2012
Renouvellement de l’accord de partenariat avec l’Université de Shanghai
Yang Jian Ping, vice-doyen de la faculté des Beaux-Arts de l’Université de Shanghai et Michel Michenko, président de L’École – 14/09/2012

En décembre 2011, était décidée la création de centres d’innovation (les Labs) associés à deux ou trois masters, terme qui commençait à remplacer celui d’option majeure, au fur et à mesure que les programmes s’enrichissaient en contenus et méthodes de travail, avec un début de sensibilisation à la recherche. En septembre 2010, un séminaire sur la recherche en design conduit par Alain Findeli avait offert aux différents responsables des options, une introduction à la recherche en design à l’international, une première approche des notions de recherche-projet et recherche-action et un vrai travail d’atelier où chacun a pu confronter ses méthodes de travail et les situer par rapport à des ambitions de recherche.

La mise en œuvre de workshops organisés avec le service entreprise a été une des innovations importantes de la refonte des programmes. L’idée de cette mise en place découle en partie des ateliers Quick and Dirty développés par l’équipe du numérique au moment de la création du premier Design Lab READi dirigé par Grégoire Cliquet en charge à partir de 2010 de la direction des masters associés au numérique. Ces espaces d’expérimentation ont suscité une dynamique qui a permis d’explorer des outils de créativité, d’acculturer des partenaires au design et de commencer à enclencher des processus et pistes de recherche sur le long terme.

3.1.2 Un terrain fertile se prépare

Au cours de cette période transitoire, les partenariats (entreprises et institutionnels), les prises de contact avec des réseaux professionnels et associatifs ont jeté les bases structurelles des Design Labs qui ont pris forme en 2011-2012.  Un projet de fondation réunissant les membres du comité de direction avait mis en évidence la nécessité de dégager des axes forts qui permettrait un regroupement de formations de second cycle devenues difficilement lisibles. En juin 2010, les quatre grands axes des actuels Labs étaient définis autour de la culture numérique, des nouvelles pratiques alimentaires, de la ville durable et du care, en attendant la mise en place d’une structure similaire pour le programme design et interculturalité.

La participation à de nombreux réseaux participaient d’un travail de veille sur ces différents sujets : participation active au cluster Green&Connected Cities qui regroupait différentes villes et territoires en Europe autour des technologies de la communication, du web et du développement durable[10] ; présence annuelle à Laval virtual ; interventions dans des groupes de travail Cumulus, en particulier le Sustainable working group et DESIS[11]; wokshops dans le cadre d’un projet européen avec l’université d’Helsinki et le Politecnico de Milan[12] ;  participation aux colloques de la Design Research Society[13]; interventions à LIFT, think tank du numérique ; actions menées avec l’Association nantaise Ping autour du principe des fabslabs ;  suivi des rencontres Start West sur les industries créatives en lien avec Nantes Métropole ; projets avec Images & Réseaux en visualisation de l’information[14] ; partenariat avec le Gérontopôle des Pays de la Loire ; missions auprès de grands pôles professionnels comme Valorial, Cluster West, Adria Normandie pour l’agro-alimentaire, participation au Salon International de l’Alimentation (SIAL) avec Agro Campus Ouest[15] ; petits-déjeuners veille et journées Design Développement sur différents sujets, avec des acteurs institutionnels et économiques[16].

Overflown, réalité mixte permettant au spectateur d’influer sur la force et direction du vent. Prix du graphisme au concours Virtual Fantasy Laval 2014 et Special Recognition Award, IVRC, Tokyo. (Simon Bertrand, Corentin Fatus, Vincent Lorant)
Overflown, réalité mixte permettant au spectateur d’influer sur la force et direction du vent. Prix du graphisme au concours Virtual Fantasy Laval 2014 et Special Recognition Award, IVRC, Tokyo. (Simon Bertrand, Corentin Fatus, Vincent Lorant)

Les recherches pour renforcer l’expertise des Labs en pluridisciplinarité a aussi pris la forme d’entretiens menés auprès de certains enseignants-chercheurs, tuteurs de nos étudiants pour leur projet de fin d’études[17]. Trois numéros hors série de CADI (voir chapitre 2) consacrés à cette entreprise, ont vu le jour. L’objectif était de cerner les liens recherche-design-pédagogie en partant du point de vue d’un chercheur d’une autre discipline sur les travaux de nos étudiants.

CADI 2 février 2011
CADI 2
février 2011

Parallèlement, les liens institutionnels avec l’Enseignement supérieur se renforçaient, en particulier au sein du Pôle de Recherche et d’Enseignement Supérieur des Pays de la Loire (PRES) et par l’amorce de contacts avec des laboratoires de recherche : le CERMA (Centre de Recherche en Méthodologies de l’Architecture[18]) à l’École Nationale Supérieure d’Architecture de Nantes ;  le laboratoire GEPEA (équipe SEDET) de l’École des Mines de Nantes avec laquelle nous avons établi des partenariats pédagogiques ; le laboratoire d’observation des usages des technologies de l’information et de la communication(LOUSTIC) à Rennes avec lequel quelques partenariats pédagogiques ont pu se mettre en place ; L’Institut de Recherche en Sciences et Techniques de la ville (IRSTV) qui nous avait été présenté par Gérard Hégron, enseignant-chercheur membre de notre conseil scientifique.

Dès 2009-2010, un rapprochement avec Télécom Bretagne[19]avait également été initié, avec  un premier partenariat permettant à nos étudiants et aux étudiants de Télécom Bretagne de suivre des enseignements dans les écoles respectives.

Signature de l’accord de partenariat Telecom Bretagne avec les directeurs respectifs, Christian Guellerin et André Chomette 12 mai 2010
Signature de l’accord de partenariat Telecom Bretagne avec les directeurs respectifs, Christian Guellerin et André Chomette
12 mai 2010

Des séminaires communs ingénieurs-designers étaient organisés sur des expérimentations et méthodes de création hybride d’objets, à la croisée du tangible et du numérique. Un projet plus ambitieux de master recherche associant les sciences de l’ingénieur, le design et les Sciences Humaines et Sociales a été élaboré[20]. L’habilitation de ce programme par l’enseignement supérieur s’est avérée compliquée à mettre en œuvre. A la faveur du partenariat de l’école avec l’université de Nantes, celui-ci a été remanié en 2014, dans le cadre de la préparation à un diplôme universitaire (DU Design de Services Interactifs Innovants) associant l’IMT Atlantique Bretagne-Pays de la Loire et l’IAE Économie & Management.

Des projets en Nouvelles Pratiques Alimentaires sous la direction de Jean-Patrick Péché ont pu aussi se développer avec ONIRIS sur des ateliers réunissant des ingénieurs en agro-alimentaire et des designers autour d’un projet de concours annuel, EcoTrophelia.

En 2011 les Design Labs READi et Nouvelles pratiques alimentaires se mettaient en place. Jean-Patrick Péché qui s’engageait sur le programme Innovation Design Entrepreneurship & Arts (I.D.E.A.) élaboré par Centrale Lyon et EMLYON Business School, était remplacé en 2012 par Benoît Millet. Au début de l’année 2012, Florent Orsoni était recruté pour structurer le Design Lab Ville durable et Gaël Guilloux rejoignait l’équipe en 2014 pour prendre la direction de Care. Les antennes en Chine et en Inde continuaient à se développer. Stéphane Gouret, directeur adjoint depuis septembre 2018, me remplaçait à la direction des études et une direction recherche des Design Labs[21]m’était confiée. Les années suivantes, au fur et à mesure du périmètre de développement des Labs, de nouveaux responsables pédagogiques étaient nommés (voir encart équipe pédagogique), avec des contenus et des méthodes d’enseignement enrichis des recherches menées au sein des Labs. De nouveaux profils impliqués dans la recherche ont aussi rejoint le projet, Dolly Daou qui a remplacé Benoît Millet en tant que directrice de Nouvelles pratiques alimentaires et Clémence Montagne qui a remplacé Gaël Guilloux en tant que directrice de Care.

Le laboratoire READi dans ses premiers locaux à la Beaujoire en 2011, avec son directeur Grégoire Cliquet
Finale des Trophées étudiants de l’innovation alimentaire, Ecotrophelia, juillet 2014 Etudiants de L'École de design et Oniris
Finale des Trophées étudiants de l’innovation alimentaire, Ecotrophelia, juillet 2014
Etudiants de L’École de design et Oniris
Séance de travail au Human Centered Design Institute, Boston, avec Marcus Weiser, consultant en accessibilité des musées et du patrimoine, Valérie Fletcher, Directrice de l’Institut, Florent Orsoni, directeur de Ville durable et des professeurs de l’Institut. Nov. 2012
Séance de travail à l’Institute for Human Centered Design, Boston, avec Marcus Weisen, consultant en accessibilité des musées et du patrimoine, Valérie Fletcher, Directrice de l’Institut, Florent Orsoni, directeur de Ville durable et des professeurs de l’Institut. Nov. 2012
3.1.3 Design Labs en recherche[22] 

Les débuts des Design Labs correspondent à une première implantation en plusieurs sites sur l’Ile de Nantes, au cœur du quartier de la création. Actuellement, en 2019, un seul Design Lab, est encore sur le site de la Chantrerie, Nouvelles pratiques alimentaires. Au cours des deux premières années (entre 2013 et 2015), les enjeux portaient essentiellement sur l’enrichissement des programmes de master. Les formats de workshops déjà évoqués ont été autant de terrains d’exploration de méthodes confrontées à des terrains spécifiques liés au positionnement thématique de chacun des Labs. Mais comment prendre le temps du questionnement et de l’analyse pour ne pas se contenter d’enchaîner des mini-projets ? Cela pouvait-il être conciliable avec des cahiers des charges apportés par des partenaires industriels ou institutionnels qui ont leurs propres questionnements et exigences ? Equation difficile d’autant que le positionnement était encore hésitant entre une mission recherche et une mission qui serait plutôt orientée vers l’incubation de projets, plus opérationnelle à court terme. Mais la direction à prendre s’est vite imposée dans un contexte où les écoles d’art et de design étaient expressément engagées par le Ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche, à appuyer leur enseignement sur la recherche. La nouvelle orientation était en cohérence avec les ambitions partagées d’un renforcement des liens avec l’université pour favoriser l’émergence de méthodes interdisciplinaires de recherche innovantes entre le design et les disciplines académiques. Elle s’inscrivait dans cette hybridation des recherches entre arts et sciences qui, à l’instar de l’Université Aalto en Finlande, porte la promesse de perspectives nouvelles de création et de connaissances face aux grandes questions de notre époque.

Voie expérimentale et questions

L’équipe du Design Lab READi avait commencé à travailler en 2010-2011 sur la notion de « territoires connectés »,  notamment avec le Département de Loire-Atlantique[23]. Il s’agissait de projets pédagogiques où les étudiants étaient amenés à proposer de nouveaux services et dispositifs associés au numérique et à l’ouverture des données publiques aux citoyens. Ces premières explorations ont ouvert la voie à un programme plus ambitieux dans le cadre d’une chaire sur les environnements connectés, à partir de 2014 (chaire Environnements connectés Banque Populaire Grand Ouest – LIPPI), associant READi et Ville durable

Signature de la chaire Environnements Connectés. A gauche Julien LIPPI directeur général de la Société LIPPI à gauche. A droite Olivier de Marignan, Directeur général de la Banque Populaire Grand Ouest. Au centre Christian Guellerin, directeur de L’École de design Nantes Atlantique 23/06/2014

Comment passer le cap de la recherche dans un contexte d’expérimentations menées avec des étudiants et une équipe où les enseignants formés à la recherche étaient peu nombreux et de disciplines différentes ? L’expérience était assez osée, passionnante et aussi parfois frustrante… Il a fallu négocier avec plusieurs réalités, celle des temporalités différentes entre le temps du projet et celui de la recherche, des différentes logiques d’acteurs[24]autour des terrains d’expérimentations et des propositions. Sur ce dernier point, il ne s’agissait là que de ce qui est vécu au quotidien en situation de projet par les designers. Mais la posture critique que suppose la recherche pouvait faire le lit de nombre de malentendus. Nous avons en effet vu émerger beaucoup de questions qui pouvaient être autant de pistes pour des questions de recherche que nous n’avions pas la possibilité de traiter sur un temps qui était encore celui de la découverte. Les premières orientations ont été menées au sein de projets pédagogiques, avec des cahiers des charges très ouverts et un renforcement de ce que nous apprenons habituellement aux étudiants, s’entourer d’un réseau d’acteurs experts sur les sujets traités. Le travail de veille ainsi effectué (base de ce qui pourrait donner un état de l’art sur ces sujets), diffusé par un blog ouvert au public, a aussi donné lieu à des colloques rassemblant des professionnels et des chercheurs autour de la data[25]. Un petit ouvrage[26]édité par l’école de design retrace ces prémisses de recherche. Pendant les trois années   de la chaire, un travail d’éditorialisation et de participation à des conférences internationales[27]a permis de renforcer à chaque étape un travail d’analyse et de mise en perspective des étapes suivantes, en fonction des questions soulevées. En conclusion de l’ouvrage cité, Du design et des environnements connectés, Matières de recherche, nous avons fait émerger plusieurs pistes de travail :

  •  sur le rôle du design quant au « bon usage » des technologies et de la contribution au bien commun. Ces questions ont porté en particulier sur les problèmes éthiques autour de la data comme nouvelle « matière » pour les designers et l’instrumentalisation de l’usager. Elles ont guidé les recherches vers la conception d’outils de captation adaptés et limités aux problématiques retenues.`
  •  et découlant de ce qui précède, sur la place de l’usager avec différentes méthodes et dispositifs impliquant celui-ci dans le projet. Les protocoles et systèmes d’évaluation restent largement à explorer en ce domaine et nous ont semblé une piste majeure de recherche à poursuivre.
  • sur la notion de micro-échelle et d’intervention in situ: il est apparu que la pertinence du design était effectivement d’axer son intervention dans des contextes à chaque fois particuliers plutôt que sur un travail de modélisation de solutions idéales qui seraient systématiquement reproductibles
  • et donc sur l’importance de travailler à des processus et outils qui peuvent certes être transférables mais aussi continuellement adaptables aux situations.
Schéma du processus et outils permettant de croiser la data environnementale jusqu'à l'évaluation d'un scénario. Illustration Camille Chevroton
Schéma du processus et outils permettant de croiser la data environnementale jusqu’à l’évaluation d’un scénario. Illustration Camille Chevroton

D’autres expérimentations menées au sein du Design Lab Care, avec des institutions du monde médical nantais ont été retracées dans un article (Guilloux, Le Boeuf, 2017[28]) à partir de trois années de travaux analysés tant du point de vue des processus engagés et des propositions de design qui en découlent, que des questions de recherche soulevées en termes de méthodologie, positionnement du design au sein d’un réseau d’acteurs et formation des étudiants. La création d’une nouvelle chaire Design & Action publique innovante  (soutenue par Harmonie Mutuelle et des collectivités territoriales (Département de Loire-Atlantique, Nantes Métropole et services du préfet en Région (SGAR), permet de poursuivre les investigations sur la place de l’usager/citoyen, dans un domaine où de nouvelles relations entre acteurs publics et privés se mettent en place[29].

Inauguration de la chaire Action Publique Innovante - 17 mars 2017 Harmonie mutuelle, département de Loire-Atlantique, Nantes Métropole, SGAR des Pays de la Loire et L’École de design Nantes Atlantique
Inauguration de la chaire Action Publique Innovante – 17 mars 2017
Harmonie mutuelle, département de Loire-Atlantique, Nantes Métropole, SGAR des Pays de la Loire et L’École de design Nantes Atlantique

Ces différentes actions ont permis de mesurer l’intérêt d’une pratique réflexive sur l’objet/projet de design, tant auprès des équipes encadrantes que des étudiants qui ont largement participé aux expérimentations. Il nous est apparu essentiel d’instaurer une interaction permanente entre les Labs comme espace de recherche et les Labs comme espace d’enseignement et de professionnalisation des étudiants[30]. La recherche défendue est en effet une recherche en phase avec les différents domaines où le design intervient comme moteur d’une innovation éclairée. Il était important de soulever des questions de recherche du point de vue du design[31], pour mieux instaurer des passerelles avec la recherche universitaire.

Voie institutionnelle et questions

Partenariat Université de Nantes L’École de design Nantes Atlantique, officialisé au BO Le 2/02/2017 Olivier Laboux Président de l’université et Emmanuelle Gaudemer, présidente de L’École
Partenariat Université de Nantes L’École de design Nantes Atlantique, officialisé au BO Le 2/02/2017
Olivier Laboux Président de l’université et Emmanuelle Gaudemer, présidente de L’École

Le partenariat avec l’Université de Nantes, en particulier dans le cadre du programme Recherche-Formation-Innovation Ouest Industries Créatives, soutenu par la Région Pays de la Loire et le Feder, a permis de concrétiser une dynamique de recherche par le biais de projets interdisciplinaires entre les Design Labs de l’école de design et des laboratoires académiques, ainsi que par la mise en oeuvre de co-encadrement de recherches doctorales[32]. Un cadre institutionnel prenait ainsi forme pour que des équipes, issues de différentes cultures, puissent croiser méthodes, savoir-faire et connaissances, pour une véritable interdisciplinarité. Reste que pour nourrir une connaissance par une recherche en design, il faut s’interroger sur ce qui fonde la singularité du positionnement de recherche du point de vue du design. Les approches basées sur le principe de recherche par le projet ont été largement diffusées et débattues au sein des chercheurs en design, ainsi que la distinction entre question de design et question de recherche[33]. Mais si on a là un principe permettant de guider des équipes d’écoles de design vers la recherche, la question de la question de recherche est loin d’être simple.  Elle est pourtant évidemment primordiale , particulièrement dans le cadre interdisciplinaire que sous-tend ce type de recherche, si on veut bien reconnaître au design un positionnement épistémologique spécifique[34]. Le design est souvent présenté comme discipline de création, expérimentation et médiation. C’est la représentation qu’en ont la plupart du temps les universitaires lors de premiers contacts. Pour défendre un positionnement de recherche en design, il faut être aussi capable de mettre en oeuvre des protocoles spécifiques articulant, selon les contextes (discipline de design concernée, autres disciplines en jeu, terrain de recherche) : conception/réception des artefacts/services, hypothèses de recherche, travail critique et production de connaissances. L’interdisciplinarité est particulièrement fructueuse lorsque les différentes disciplines convoquées sont amenées à faire évoluer leurs outils d’analyse et méthodes pour construire « un objet nouveau »[35]. Les premiers contours de cette recherche en contexte institutionnel sont sur les fonts baptismaux mais gageons que les recherches doctorales engagées puissent exemplifier, par leur diversité même, la richesse de co-encadrements disciplinaires et contribuer à nourrir les fondations d’une recherche en design.

Cette ambition nous a amené à rejoindre l’initiative lancée par Stéphane Vial et Alain Findeli de création d’une revue internationale en langue française de recherche scientifique en design. La revue Sciences du design éditée aux Presses Universitaires de France était lancée en 2015[36]et nous avons dirigé, dans le cadre de la chaire Environnements connectés un numéro consacré aux Urbanités numérique paru en juin 2016[37].

Lancement officiel de la revue Sciences du design lors du colloque EAD European Academy of design, 22-24/04/2015
Lancement officiel de la revue Sciences du design lors du colloque EAD European Academy of design, 22-24/04/2015
3.1.4 Au cœur d’un campus créatif, L’École de design Nantes Atlantique sur Ile de Nantes à horizon 2022 
L’École de design Nantes Atlantique sur l’ile de Nantes en 2022 Crédits photos : Agences MIMRAM/JOUIN Manku/GPAA. Images : Ida +
L’École de design Nantes Atlantique sur l’ile de Nantes en 2022
Crédits photos : Agences MIMRAM/JOUIN Manku/GPAA. Images : Ida +

Le 11 novembre 2018 était présenté à la presse le projet d’implantation de l’école[38]au cœur du quartier de la création[39]et les plans du futur bâtiment conçu par le groupement de trois architectes/designers, Marc Mimram, Patrick Jouin et Gaëlle Peneau. Ce projet consacre un partenariat fructueux entre les différents acteurs du territoire, la CCI Nantes Saint-Nazaire, Nantes métropole et Le Conseil Régional des Pays de la Loire soutenu par le Feder (Fond européen de développement régional).

Au cours des trois dernières décennies, par le développement des formations (voir encadré ci-dessous), et les liens tissés avec les entreprises et les collectivités territoriales, avec les grandes écoles et l’université, le développement à l’international, l’école s’est fait reconnaître pour la qualité de son enseignement et sa défense des professions du design dans leur savoir-faire pluriels. Aux antennes Chine et Inde se sont rajoutés la création d’un master au Brésil en partenariat avec l’Université Mackenzie (master Design&interculturalité) sous la direction de Benjamin Gagneux, un master en partenariat avec le Centech de Montréal ( Design&entrepreneuriat) sous la direction de Julie Le Ster et une future Africa Design School en  cours de programmation à Cotonou (Bénin) sous la direction de Caroline Grellier.

étudiants et enseignants du Master Design&Interculturalité - Brazil Studio en partenariat avec l'Université Mackenzie - Ouvert en 2017
étudiants et enseignants du Master Design&Interculturalité – Brazil Studio en partenariat avec l’Université Mackenzie – Ouvert en 2017
Master Design&entrepreneuriat en partenariat avec le Centech - Montréal Début des formations septembre 2018
Master Design&entrepreneuriat en partenariat avec le Centech – Montréal
Début des formations septembre 2018

Dans notre époque de grandes mutations économiques, technologiques et sociétales, le design est convoqué comme moteur d’innovation, de stratégies économiques et managériales. On prête aussi au design de multiples vertus autour de la prise en compte des usagers, de l’humain, de l’écologie… et cette dynamique là est assez contagieuse et enthousiasmante dans les écoles de design. Mais elle suppose l’effort continuellement renouvelé de sortir de l’implicite pour penser le projet, en saisir la complexité, les enjeux et finalités. Les perspectives de recherche sont immenses et engagent le design en tant que discipline de recherche basée sur le projet, ouverte à l’interaction avec d’autres disciplines mais aussi avec des savoir-faire et des cultures diverses.

Extension du domaine du design

L’expression choisie par Stéphane Vial (Que sais-je ? 2015)[40]se rapporte aux évolutions majeures de la notion de design au cours des 10 dernières années, dont témoigne cette histoire des 30 années de L’École de design Nantes Atlantique. Dans la culture française, le design comme pratique de métier était revendiqué par les designers industriels (Remaury, 2006[41]). Il s’agissait de se démarquer de la culture des arts décoratifs et de l’usage médiatique du mot design comme adjectif (le fameux « style design »). C’est une longue histoire qui prend racine dans le contexte né des mutations techniques, scientifiques, sociales, culturelles du XIXe siècle en occident. L’ère industrielle, amenant la production de masse, puis la consommation de masse a fait émerger une profession nouvelle, dont les prises de position déontologiques, les théories et méthodes se sont inscrites dans les années cinquante sur une toile de fond, celle de la société de consommation et des prémisses du développement économique des Trente Glorieuses ; puis dans les années soixante sur celle des contestations de ce modèle économique[42],  les premières inquiétudes sur Les limites de la croissance(Rapport du club de Rome 1972), et l’émergence de mouvements écologistes. J’ai évoqué en première partie les différents débats du monde du design des années quatre-vingt, toujours virulents au cours de la première décennie de l’École de design des Pays de la loire.

Le découpage par décennie fait sens par rapport aux différentes étapes de mutation évoquées dans cette histoire, en particulier à celle qui correspond au numérique. Mais il ne faudrait pas le comprendre dans une simplification extrême qui consisterait à dire que les années 2000 ont fait disparaître le design industriel. Le design numérique et tous les nouveaux domaines revendiqués par le design actuellement[43], dont il n’est pas toujours facile de cerner le moment d’apparition, selon les auteurs ou mouvements qu’on choisit de mettre en avant, ont néanmoins largement complexifié la question au risque de se perdre dans le « tout design ».  Dans son Que sais-je ? Stéphane Vial écrit :

Sans faire disparaître le design industriel, de nouvelles formes de design qui ne relèvent pas de lui et sont parfois même tout le contraire,  s’imposent et s’ajoutent à lui, en revendiquant une spécificité qui peut être de l’ordre du métier, de la méthode, du champ social concerné, de la finalité, etc. Parmi elles, l’éco-conception, le design centré utilisateur, le design d’interaction, le design de services, le design social, le design participatif ou codesign, le Design Thinking, sont sans doute les plus significatives[44].

On pourrait rajouter que ces différentes formes se déploient également en multiples variantes, selon les domaines d’application où est mise en œuvre une « politique » de design. Ces variantes peuvent être d’ordre méthodologiques mais aussi politiques au sens d’un engagement dans l’amélioration du vivre-ensemble et de l’habitabilité du monde[45]. Elles recouvrent diverses pratiques, mais aussi discours. Le numéro 2 de la revue Sciences du design[46](Gauthier, Bihanic, 2015), proposait de s’interroger sur les conséquences d’une « échappée » du discours déconnecté de la pratique :

Que signifierait être un designer si les éléments de sa pratique résultaient d’une sorte de recyclage (formel , conceptuel, voire simplement rhétorique) faisant fi de toute inscription au sein d’une culture commune ? A quoi renverrait la profession de « designer » s’il n’existait aucune communauté de pratique(s) pour en éprouver l’authenticité ?

Cette question d’une culture commune, nous nous la sommes posée au sein des Labs, tant au niveau de la pratique du projet de design et de son enseignement sur des thématiques  à la fois spécifiques et très larges, que de la recherche en design. Nous nous sommes appuyés sur des textes fondateurs de ce champ de recherche, dynamique depuis une cinquantaine d’années au niveau international et depuis une dizaine d’années en France[47]. Les premiers travaux ont engagé un questionnement sur nos outils et méthodes en tant que processus exploratoires générateurs d’hypothèses de recherche. Ils reposent sur le savoir-faire du design, ancré sur le terrain, pour  aller vers la mise en œuvre de protocoles de recherche sur la base d’itérations, entre approche empirique et intuitive, expérimentations et production théorique.

Le regroupement des formations et Design Labs sur l’Ile de Nantes offre une belle opportunité de poursuivre, enrichir et partager cette ambition avec l’Université et les Grandes Écoles. Le design par nature ouvert à l’interdisciplinarité, peut y trouver aisément un rôle médiateur. Mais il est avant tout une pratique de projet ou plutôt un ensemble de pratiques de projet qui transforme notre monde (objets matériels et immatériels, services,  espaces, modes d’organisation). L’innovation dans ses diverses acceptions est convoquée pour répondre aux grands enjeux économiques, sociétaux et environnementaux. Cela induit de reprendre les questions de l’éthique et de l’esthétique que les pionniers du design avaient placé sous l’angle du beau et du bon, de les reconsidérer à l’aune des grands enjeux socio-économiques, sociétaux et environnementaux. La réflexion a été amorcée dans les Labs, dans une visée fédératrice autour des différentes thématiques abordées. Le temps de la recherche, temps critique et réflexif, est indispensable dans nos sociétés du court-termisme pour repenser le progrès.  Les perspectives sont immenses pour imaginer des innovations responsables et de nouveaux modèles à l’échelle du territoire et du monde.

Je prévois de compléter cette histoire des 30 ans avec différents entretiens, en particulier avec Jean-Luc Barassard sur les partenariats, le rôle de l’école auprès des entreprises et plus largement sur son implication dans la promotion du design sur le territoire par de nombreuses manifestions et engagement dans la formation continue.

Notes

[1]Design d’interactivité sous la direction de Grégoire Cliquet, Design produit sous la direction de Nicolas Prioux, puis d’Arnaud Balduc, Design d’espace sous la direction de Lydie Morand, design graphique sous la direction de Nathalie Templier.

[2]Patrick Deneufmaison.

[3]Salon de la Réalité virtuelle et Réalité augmentée créé en 1999, rencontres internationales des technologies et usages du virtuel.

[4]Un partenariat de plusieurs années a été engagé avec l’ESCEM, École de Management de Tours dans le cadre d’échanges de formation avec un master de management en développement durable dirigé par Fabrice Mauléon.

[5]Sous la direction de Nathalie Ciprian.

[6]Qui sera remplacé dans les années suivantes par Chris Ebert assisté de Marc Rambaud, puis Aude Hazard. Le directeur actuel est Eric Mazodier.

[7]Qui sera remplacée par Kshitiz Anand, puis Hélène Thébault.

[8]Mise en œuvre par Stéphane Gouret.

[9]Qui sera remplacé par Marion Moussu.

[10]Le contact pour l’école était Laurent Neyssensas qui avait eu l’opportunité en février 2010 d’animer un atelier sur les usages et comportements dans la ville au Parlement européen. Contexte : cluster regroupant 21 villes et territoires urbains, animé par ACIDD et Grenoble École de Management sous une thématique générale qui était : « Expérimenter et faire vivre des initiatives innovantes et opérationnelles pour la ville durable et connectée ».

[11]Design for Social Innovation and Sustainability, lancé par Ezio Manzini. Le contact pour l’école était Ben Walker.

[12]Niinimaki, K., Kallio_Tavin, M., (2013), Dialogues for sustainable design and pedagogy The AH-Design project, (Collectif Politechnico di Milano, Aalto University school of Arts, Design and Architecture, L’École de design Nantes Atlantique), Helsinki, Finlande, ed. Aalto University. Ben Walker et Nathalie Ciprian étaient les maitres d’œuvre du projet pour l’école.

[13]Participation de ma part au comité de sélection des contributions aux colloques entre 2010 et 2014.

[14]Participation action du Design Lab READi dans ces différents réseaux.

[15]Design Lab Nouvelles pratiques alimentaires.

[16]Geneviève Sengissen, diplômée ENSCI, avait été chargée de favoriser les échanges avec le milieu parisien du design, institutionnel et professionnel.

[17]Ces entretiens étaient coordonnés et traduits en anglais par Morgane Saysana, rattachée à l’équipe du service communication.

[18]Intégré à l’équipe CRENAU en 2015 au sein de l’UMR AAU (Ambiance-architecture-urbanité).

[19]Actuellement intégrée à l’IMT Atlantique Bretagne-Pays de la Loire (fusion avec Mines Nantes).

[20]Avec Gilles Coppin et Annabelle Boutet, enseignants chercheurs à Telecom, Grégoire Cliquet et moi-même.

[21]Parallèlement à une mission de co-directrice scientifique du RFI OCI avec Patrick Le Callet, enseignant chercheur au LS2N, Polytech, Université de Nantes. La direction recherche a été reprise par Frédéric Degouzon en septembre 2018, mes missions étant plus spécifiquement dédiées à la direction scientifique.

[22]Nous reprenons l’expression choisie par un réseau de jeunes doctorants en design formé en 2013, qui prône « des espaces de collaboration entre jeunes chercheur.e.s issu.e.s d’horizons disciplinaires, institutionnels et géographique divers mais travaillant sur des thèmes communs ».

[23]De nombreux projets ont été menés avec le département qui feront l’objet d’un ouvrage collectif  en 2014, Design de service public en collectivité locale, le passage à l’acte, Département de Loire-Atlantique & L’École de design Nantes Atlantique, Paris : La documentation française.

[24]Pour citer les principaux, la SAMOA, aménageur urbain de l’Ile de Nantes et développeur économique dans le champ des industries créatives et culturelles ;  Nantes Métropole, l’Université de Technologie Sino-Européenne UTSEUS de l’université de  Shanghai (UTSEUS), les membres fondateurs de la chaire :  Banque Populaire Grand Ouest et la société LIPPI.

[25]En particulier la journée scientifique Datarama dans le cadre des manifestations de la Digital Week, organisée par Nantes métropole tous les mois de septembre depuis 2014.

[26]Collectif, (Le Bœuf, J., Orsoni, F. dir). (2018) Du Design et des environnements connectés, Matières de recherche, Nantes : L’École de design Nantes Atlantique, 117 p., consultable en ligne, https://www.lecolededesign.com/fichier/p_paralien/1731/matia.res.de.recherche_web.pdf. voir également Collectif,  (Zara, H. dir). L’Approche Urban Living Lab, Design et opportunités d’une méthodologie expérimentale d’innovation urbaine, consultable en ligne : https://fr.scribd.com/document/316940260/L-Approche-Urban-Living-Lab

[27]Présentation par Grégoire Cliquet d’un outil d’aide à l’innovation et prise de décision en équipe pluridisciplinaire, pour la mutation de produits existants et objets-services connectés, TransPoz, dont une première mouture a été présentée aux Ateliers de la Recherche en Design 10 (ARD), « Transformer, innover, dérégler », Montréal, 21-24 octobre 2015, Consultable en ligne : http://www.gds.umontreal.ca/editions-design-et-societe/, 79-83   ; Présentation de l’évolution de cet outil au JAIST (Japan Advanced Institute of Science and Technology), Kanazawa, Japon, « Designing the Internet of Thing for People », 26-29 mars 2016 ; Présentation des travaux de la chaire par Florent Orsoni, Urban inclusive design, Académie libanaise des Beaux-Arts (ALBA), Beyrouth, 18 octobre 2017

[28]Guilloux, G., Le Boeuf, J. (2017), « Design et Territoires de pratiques en santé : enjeux pour la recherche et la formation », Design et santé, Sciences du design 06, Paris : PUF,  24-37.

[29]Cette chaire a été initiée par Gaël Guilloux qui en a été le directeur jusqu’en 2018. Le direction est actuellement assurée par Clémence Montagne qui a repris la direction du Design Lab Care. L’inauguration a eu lieu le 16 mars 2017 dans les locaux d’Harmonie Mutuelle.

[30]Le Bœuf, J., Orsoni, F. (2019), « Enjeux de la recherche par le design pour l’enseignement du futurs professionnels designers engagés dans les problématiques de la ville durable », Développement durable, Sciences du design 09, Paris : PUF, 24-37.

[31]Le processus enclenché dans les Labs, qu’on pourrait rattacher à une forme de recherche-action, soulève bien des questions sur l’articulation entre recherche et pédagogie,  qui sont autant de pistes de recherche en elles-mêmes : place de la recherche dans la formation de futurs praticiens du design, formation de designers chercheurs, co-construction disciplinaire des questions de recherche en situation de projet, etc. Certains aspects étaient abordés au colloque des ARD 10, Transformer, innover, dérégler, op.cit. ;  voir session Les enjeux pédagogiques en design, sous la direction de Rabah Bousbaci, 60-84.

[32]Deux thèses sont en cours : Co-design, autour de dispositifs de co-design pour l’évolution de l’habitat pour les personnes âgées, thésarde Markéta fingerova, sous la direction de Daniel Siret, AAU, École Supérieure d’Architecture de Nantes en co-encadrement avec Gaël Guilloux, directeur du Care Design Lab et une thèse IDEA, Immersive Data Exploration and Analytics, thésard Adrien Fonnet, sous la direction de Yannick Prié; LS2N, Polytech Université de Nantes et Grégoire Cliquet, directeur du READi Design Lab. D’autres projets de recherche ont été initiés avec l’université : AmbiDys : traitement des ambiguïtés textuelles dans le cadre de la dyslexie avec le LS2N équipe TALN ; ADLUX : Perception visuelle et design expérientiel Ville durable avec le GRANEM Université d’Angers ; VisAmUrb : visualisations de données pour l’Aménagement Urbain Ville durable avec l’AAU et le LS2N (université de Nantes et École Nationale Supérieure d’Architecture de Nantes) ; Les insectes dans l’alimentation, Nouvelles pratiques alimentaires avec le Granem.

[33]Le Numéro 1 de la revue Sciences du design(2015) comporte plusieurs articles sur ces questions : « Quelles sciences du design ? », sous la direction de Stéphane Vial et Alain Findeli, Paris : PUF

[34]Pour Alain Findeli  le champ de la recherche en design est très vaste et renvoie à ce qu’il appelle « l’écologie humaine généralisée » :  « Pour le design, le champ de l’écologie humaine doit être élargi, étendu, aux dimensions culturelles et spirituelles de l’expérience et de l’habitabilité humaines, et par conséquent prendre en compte le champ où s’exerce et se construit la liberté et l’émancipation des habitants du Monde, donc aux interactions entre l’esprit humain et son environnement, notamment le sémiocosme, sans pour autant négliger les autres ordres de réalité », « La recherche-projet en design et la question de la question de recherche : essai de clarification conceptuelle », Sciences du design 01, p. 49. Dans un ouvrage récent Pierre-Damien Huyghe souligne que l’injonction à faire de la recherche par le Ministère amène la question dont on ne peut se dédouaner « que signifie faire de la recherche ? ». La recherche universitaire est-elle la référence, alors que ses méthodes et son organisation en termes de procédures et de cadre institutionnel sont elles-mêmes interrogées ? La recherche en art, en design, en architecture  pose la question de « la valeur que peut avoir la distance entre le faire et le dire et « celle de la nature d’une recherche dans le faire lui-même », questions centrales de l’ouvrage qui par ailleurs pose aussi les enjeux spécifiques de l’enseignement, de l’éducation et de la formation (Contre-temps, Paris, B42, 2017).

[35]Gentes, A. (2017). The In-Discipline of Design, Bridging the Gap Between Humanities an Engineering, Springer. Doi : 10.1007/978-3-319-65984-8.

[36]Partenaires fondateurs : Université de Nîmes (Projekt), Haute école d’art et de design, Génève, L’École de design Nantes Atlantique, Strate École de design et l’Université Paris Panthéon Sorbonne (Institut Acte), Kedge Design School, Orange (eXperience Design LAB), EDF (Xperience Design Lab).

[37]Le Boeuf, J., Cliquet, G., Kérouanton, J-L., (2016). « Urbanités numériques », Sciences du design 03, Paris, PUF.

[38]Avec une présentation de l’école en chiffres : 1465 étudiants dont 272 apprentis, 38 nationalités, 200 diplômes par an en bac+5, 350 intervenants,80 partenariats par an, 533 stages par an, 13 programmes de cycle master dont un en apprentissage, 5 sites : Nantes, Shanghai, Pune, Sao Paulo, Montréal.

[39]En présence de Christian Guellerin, directeur de l’école,  Yann Trichard, Président CCI Nantes Saint-Nazaire, Emmanuelle Gaudemer, Présidente de L’École de design Nantes Atlantique, Johanna Rolland, Maire de Nantes, Présidente de Nantes Métropole, Christelle Morançais, Présidente du Conseil Régional des Pays de la Loire, Franck Bleuzen, Président ADIM Ouest, Marc Mimram, architecte, Agence MIMRAM, au nom du groupement des 3 architectes/designers : Marc Mimram, Patrick Jouin, designer Agence Jouin Manku et Gaëlle Peneau, architecte, agence GPAA.

[40]Dans son ouvrage design, Que sais-je ? Paris : PUF, 51.

[41]« Les usages culturels du mot design », Le design – Essais sur des théories et des pratiques, sous la direction de Brigitte Flamand, Institut Français de la Mode, Paris : ed. du Regard, 2006, 99-109. Ce texte est paru également dans Mode de Recherche n° 14, Juin 2010, 3-10. Voir également l’article du blog Design et histoire(s), http://blogs.lecolededesign.com/designethistoires/2010/10/23/le-design-en-combien-de-mots/

[42]Quelques références sur cette période : Papanek, V. (1974). Design pour un monde réel(1971), Paris : Mercure de France ; Noblet (de), J. (1974). Design : introduction à l’histoire de l’évolution des formes industrielles de 1820 à aujourd’hui, Paris : Stock/Chêne ; Guidot, R. (1994). Histoire du design de 1940 à nos jours, Paris, Hazan, 2004 ;  Le Bœuf, J. (2006). Jacques Viénot (1893-1959), Pionnier de l’esthétique industrielle en France, préface d’Alain Findeli, Rennes : Presses Universitaires de Rennes, « Art & Sociétés » ; Leymonerie, C. (2016). Le temps des objets, une histoire du design industriel en France(1945-1980), Saint-Étienne : Cité du design ; Midal, A. (2009). Introduction à l’histoire d’une discipline, Paris : Pocket ; http://blogs.lecolededesign.com/designethistoires/2013/01/06/un-esprit-de-lindustrial-design-icsid-paris-1963/

[43]Signalons quelques ouvrages/documents en ligne : Designers interactifs (coord.). (2013). Le design des interfaces numériques en 170 mots-clés, Paris : Dunod ;  le blog d’Étienne Mineur, https://www.my-os.net/blog/index.php?2006/11/26/586-une-histoire-du-design-numerique-premiere-partie; Manzini, E. (1991), Artefacts : vers une nouvelle écologie de l’environnement artificiel, Paris : ed. du Centre G. Pompidou ; Manzini, E. (2014). Making Things Happen : Social Innovation and Design, Design Issues, volume 30, Number 1, 57-66 ; http://www.sfeasso.fr/sites/default/files/document/le_design_social_par_alain_findeli.pdf;

Brown, T. (2009). Change by Design, How design thinking transforms organizations and inspire innovation, Harper Business. Traduction française 2010, L’Esprit design, le design thinking change l’entreprise et la stratégie, Pearson, coll. Village Mondial ;  Curedale, R. design thinking(2013), USA Topanga CA : pocket guide ; Péché, J-P., Mieyeville, F., Silberzahn, P. (2011-2015) Enseigner et pratiquer le design thinking,

consultation en ligne, https://learninghub.emlyon.com/EXPLOITATION/Default/doc/SYRACUSE/215220/enseigner-et-pratiquer-le-design-thinking-i-d-e-a-experience-2011-2015?_lg=en-GB.

[44]Le Design, op.cit, 51-52.

[45]Voir le « Manifeste pour le renouveau social et critique » du Que sais-je sur le design (Philippe Gauthier, Sébastien Proulx, Stéphane Vial), 120-122 ; Dans un article de 2010 Alain Findeli précise que le concept d’ »habitability » remonte aux années 1980 dans les écrits des italiens Branzi et Manzini, consultable en ligne : http://projekt.unimes.fr/files/2014/04/Findeli.2010.DRN_.Design_research_questions.pdf

[46]Gauthier, P., Bihanic, D. (2015). Pratiques et discours, Sciences du design 02, Paris : PUF. Voir aussi Darras, B., Findeli, A. (dir) (2014). Design : savoir et faire, Nîmes : Lucie éditions. Findeli, A., Bousbaci, R. (2005). L’éclipse de l’objet dans les théories du projet en design, The Design Journal, vol. 8, issue 3, 35-39. Dans ce dernier texte, les auteurs ont analysé différents modèles et théories du projet au cours des temps, faisant valoir une évolution d’une pratique centrée sur l’objet vers une pratique centrée sur le processus (années 50), puis sur les acteurs, sans que pour autant un modèle ait éliminé l’autre dans un processus qui serait linéaire.  Mais on voit bien là l’importance que revêt ce modèle du projet centré sur les acteurs dans une certaine évolution actuelle du design.

[47]Voir en particulier pour les écrits francophones « La recherche en design », Le design, Que sais-je ?, op.cit. 116-199 ; « La Recherche-Projet : une méthode pour la Recherche en Design », Alain Findeli, communication présentée au symposium de recherche sur le design, HGK, Bâle : Swiss Design Network, 2004. Repéré à http://projekt.unimes.fr/files/2014/04/Findeli.2005.Recherche-projet.pdf) ;

Blog : http://blogs.lecolededesign.com/designethistoires/2012/11/18/histoire-du-design-et-recherche-en-design/  ; voir également notes 33 et 34.

Équipes pédagogiques (à compléter)

Encadrement des formations en 2019 : cycle Bachelor, Nathalie Templier avec pour responsables pédagogiques Lydie Morand en architecture intérieure, Marie-Agnès Revert en scénographie, Jérôme Héno en graphisme et Motion design, Florent Michel en Interaction design, Édouard Durand en game design, Arnaud Balduc en design industriel et transport, Luc Montessinos, assisté de Zoé Lacey pour la coordination,  en classe internationale (année 3 avec plusieurs spécialités : brand design ; digital média design ; industrial products ; retail&interior design); Juliette Eoche-Duval pour la MANAA.

Pour le CFA les responsables pédagogiques sont Catherine Bouvard pour le BTS design d’espace et Anne Delfaut pour les BTS design de produits, design graphique option Communication et médias numérique (en remplacement en 2015 de Lucile Colombain qui devenait directrice opérationnelle du programme RFI Ouest Industries créatives)  et licence professionnelle métiers du design. Les BTS effectueront leur dernière rentrée en septembre 2019 au profit de la mise en place des nouvelles formations en DN MADE (diplôme national des Métiers d’art et du Design) qui regrouperont design d’espace (habitat et aménagement commercial, design de produit industriel, design numérique (interface et médias numérique).

Cycle master, Nathalie Ciprian pour la pédagogie  avec Simon Boussard (en remplacement de Mickaël Le Tohic) pour les masters Innovation sociale & santé et Social design ; Anaïs Jacquard (qui a remplacé en 2017 Isabelle Vrignaud) pour Design urbain et Mutations du cadre bâti ; Aude Chaigneau-Messager pour design alimentaire et  Food design & Brand ; Tangible UX design avec Bruno Houssin et Immersive UX design (ex Réalité virtuelle) avec Arnaud Le Roi qui assure la coordination des masters en culture numérique (associé au Design Lab Human Machine design (ancien Design Lab READi) ; Information design avec Matthias Rischewski, master qui doit rejoindre un futur Média Design Lab qui verra aussi la création d’un nouveau master, Média et divertissement.

Les formations en master mentionnées ci-dessous sont pilotées par les directeurs et directrices des Design Labs : Grégoire Cliquet pour Human Machine design ; Clémence Montagne pour Care ; Dolly Daou pour Nouvelles pratiques alimentaires, Florent Orsoni pour Ville durable et des équipes d’enseignants et de chercheur.e.s : Hilda Zara ; Marketa Fingerova ;  Giulia Sola ; Clémentine Laurent-Polz ; Emmanuel Gilardeau ; Emmanuel Alouche.

Laurent Neyssensas occupe une position transversale comme responsable de la cellule Innovation pédagogique, en lien avec le volet formation du programme RFI OCI.

Concernant les actions menées avec le RFI, j’ai assuré la mission de co-directrice scientifique aux côtés de Patrick Le Callet jusqu’en 2019, remplacée ensuite par Frédéric Degouzon qui assure par ailleurs le contact pour le volet international du RFI. 

Équipes à l’international : Design entrepreneuriat Studio Montréal, avec Julie Le Ster ; Brazil Studio avec Benjamin Gagneux ; Design et interculturalité China Studio avec Eric Mazodier ; Design et interculturalité India Studio avec Hélène Thébault. Africa design school en cours avec Caroline Grellier ;  Master management de l’innovation et du design en apprentissage avec Marion Moussu.

A ces différentes formations, s’ajoutent celles en partenariat : BTS systèmes constructifs bois habitat avec Jean-François Foucault de L’École Supérieure du bois ; un BTMS ébénisterie option meuble contemporain (partenariat CIFAM) avec Valérie Gourdel.

Doubles diplômes : Master Management et Administration des entreprises IAE Université de Nantes Économie et Management ; Master Management des Technologies interactives 3D Arts et Métiers Paris Tech Angers ;  Diplôme Universitaire en design de services interactifs innovants Objets communicants & Interfaces tangibles (DESSiiN) Polytech Université de Nantes et IMT Atlantique.

Une école c’est la pédagogie (responsables pédagogiques, enseignants, assistantes pédagogiques) mais aussi de nombreux services supports : un service administratif et financier assuré par Nicole Olivier jusqu’en 2014 (qui a rejoint Nelly L’Appartien présente dans la première équipe dirigée par Joël Bénéteau), puis à partir de 2014 par Jean-François Ancel, un service des ressources humaines, assuré par Catherine Vaur. Le service communication sous la direction de Frédéric Degouzon est présent sur de nombreuses manifestations,  et assure un travail éditorial important sur le site (Gaëlle Delehelle) la valorisation des projets des étudiants et alumni. Le service informatique dirigé par Jean-François Ancel, le studio vidéo-son avec Jean-Charles Quéffelec, le service bâtiment dirigé par Pascal Le Henaff assisté de Stephen Lasa.  

Quelques dates clefs

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